Pékin

Chapitre 3 : Départ chahuté

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Dernier jour à Pékin ! Je vais enfin pouvoir quitter la capitale chinoise, retirer ce masque que je trimballe partout et pouvoir me relaxer. J’ai prévu de retrouver des potes et de faire une boucle afin de repasser dans des endroits clés de mon aventure taïwanaise. J’aimerais me rendre à Taipei pour revoir l’un de mes anciens colocs, aller dans le sud pour discuter business avec un autre pote et enfin, faire un crochet par Hualien que j’ai quittée mal en point après le tremblement de terre du 6 février 2018.

J’arrive à l’aéroport et montre mon téléphone avec mon billet d’avion sur PDF. J’ai une heure trente d’avance. Par conséquent, je n’ai pas besoin de courir, c’est parfait.

-Où est votre billet retour ? Me questionne l’une des hôtesses derrière le comptoir la compagnie China Airlines

-Billet retour ? Il faut un billet retour pour aller à Taïwan ?

-Il en faut un pour quitter la Chine! Me répond-elle fermement

-Okay, je vais acheter un billet et j’arrive… Lui dis-je ennuyé

Je soupire et tente de me connecter au wifi de l’aéroport. Surprise, il faut envoyer un SMS pour obtenir un code et pouvoir accéder à internet. Après plusieurs tentatives infructueuses, je me rends compte que seuls les numéros chinois sont autorisés. Je suis stupéfait. Quelle idée idiote pour un aéroport international comme Pékin ?! J’essaye de trouver un plan B, mais rien n’y fait, sans numéro chinois, impossible de me connecter. Cela fait déjà vingt minutes que je m’affaire. Je finis par aller voir le bureau d’informations et leur explique la situation.

Un sage proverbe chinois que l’on peut voir dans les toilettes près de la Grande Muraille.

-Vous ne pouvez pas acheter une carte SIM ? Me questionne l’employé

-Bha non, je prends l’avion dans moins d’une heure, cela n’a pas sens

-Okay, je vais voir ce que je peux faire

L’homme agrippe un téléphone posé sur le comptoir et s’entretient avec quelqu’un pendant de longues minutes. Il parvient finalement à me donner un code que je me dépêche d’introduire dans le téléphone, mais ce dernier n’est pas reconnu car il n’a pas été émis pour mon téléphone. Cela fait déjà 45 min que je suis bloqué par une tâche qui ne devrait pas être si compliquée. Pris de pitié, l’employé finit par me donner son téléphone afin que je puisse acheter directement un billet d’avion. 

-Merci, merci ! Lui répondis-je en mandarin

Le nouvel an lunaire célébrant le rat fait aussi augmenter les prix

Je me rends sur mon site préféré et cherche un vol pas trop cher en partance de Taïwan vers le Sri Lanka. Je vérifie mes informations, la date, les frais de bagage, parfait ! Tout correspond ! Je clique sur l’option payer et là, c’est le drame. Les moyens de paiement proposés sont Western Union, Alipay et Wechat. Aucune trace de Visa et Mastercard à l’horizon. Ces moyens de paiements ne sont pas toujours autorisés par le gouvernement chinois. Il est possible de payer dans certains grands hôtels ou magasins, mais la plupart du temps essayer d’utiliser votre carte de crédit ne vous mènera à rien. Or je suis sur mon site de comparateur de vol favori, mais mes choix de paiement sont limités géographiquement. Je suis bloqué car je suis censé décoller dans 20 minutes à peine. Je remercie l’homme et fonce à toute vitesse au comptoir en leur expliquant que je ne sais pas payer avec ma carte Mastercard.

-La seule solution que je vois, c’est éventuellement d’aller au comptoir de notre compagnie. Nous accepterons votre Mastercard.

-Okay, okay faisons ça !

Je me dépêche et coupe la file grâce à l’hôtesse qui m’accompagne. L’homme derrière le comptoir, quant à lui,  prend tout son temps. 

-Vous souhaitez vous rendre où ?

-Nous n’avons plus beaucoup de temps, me confie l’hôtesse

-Peu importe ! Répondis-je, le moins cher, le plus simple !

-Je vous fais un retour pour Pékin ?

-Oui, cela me convient, prenez d’ici une semaine ! De toute façon, je ferai annuler ce billet car je dois me rendre au Sri lanka

-Okay, d’accord

Après 5 minutes, l’homme m’imprime un billet d’avion qu’il me fait payer le prix plein. Le nouvel an lunaire fait gonfler les prix considérablement. 275 euros pour un vol entre Taïwan et Pékin, ça pique en sachant que j’ai payé 250 euros pour un Caire-Pékin, il y a à peine trois jours de cela.

-Comment puis-je annuler ce ticket et me faire rembourser ? Demandais-je avant de partir

-Oh, désolé, mais les tickets papiers ne peuvent se faire rembourser qu’à ce comptoir

-Oui, mais dans ce cas, je suis obligé d’utiliser ce ticket pour revenir ici

-Désolé, me sourit-il, mais vous étiez pressé non ?

275 euros, ça fait mal, ça fait mal

Je soupire, donne mon billet à l’hôtesse en la remerciant tout de même et me met à courir à toute vitesse dans l’aéroport. Je dois encore passer le contrôle de sécurité, mais je commence à gérer. Dans la file, j’ai déjà retiré ma ceinture et suis en train de récupérer mes affaires unes à unes. J’entendrai finalement le dernier appel pour le vol une fois la sécurité franchie et arriverai en transe dans l’avion. “Putain quel début de journée !”, pensais-je en tentant de reprendre mon souffle une fois assis sur mon siège.  Sans le savoir, le reste de ma journée allait soudainement basculer vers un quiproquo administratif aux conséquences désastreuses.


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